La Commission européenne a mis à jour la liste de vigilance (1) des substances à surveiller dans les milieux aquatiques. Désormais elle comporte huit polluants. Ces derniers sont susceptibles de présenter un risque pour l'environnement mais l'état de la connaissance ne permet pas de le confirmer.
L'objectif de la surveillance est donc de recueillir des données afin de pouvoir ensuite établir des priorités. Après évaluation, ces substances pourraient ainsi rejoindre la liste des substances prioritaires, pour lesquelles le rejet doit être progressivement réduit.
La révision de cette liste de vigilance a pris un peu de retard : une première liste avait en effet été établie en mars 2015 et normalement, la Commission aurait dû la mettre à jour en 2017 (examen tous les deux ans).
Cinq substances exclues
Par rapport à la précédente sélection, la Commission a retiré de sa liste quatre substances considérant qu'elle disposait de données de surveillance de bonne qualité : les herbicides, triallate et oxadiazon, l'antioxydant synthétique 2,6-ditert-butyl-4-méthylphénole et l'anti-inflammatoire non stéroïdien diclofénac.
Elle supprime également le 2-éthylhexyl-4-méthoxycinnamate (protection contre les UV). Toutefois, la plupart des données recueillies concernent les concentrations dans l'eau. Celles relatives aux sédiments sont limitées. "Afin de veiller à ce que les données de suivi recueillies pour cette substance reflètent pleinement le risque qu'elle représente, la Commission vérifiera également si les Etats membres pourraient la surveiller dans les sédiments de manière fiable et permettant d'obtenir des données en vue de leur comparabilité", explique-t-elle.
Parmi les substances pour lesquelles la Commission maintient une surveillance figurent la famille des antibiotiques macrolides. Ce maintien est justifié par l'azithromycine pour rendre compte du fait que des substances possédant le même mode d'action pourraient avoir des effets cumulatifs. Dans ce groupe, la clarithromycine et l'érythromycine possèdent quant à elles suffisamment de données de surveillance de bonne qualité.
De la même manière, le même groupe de néonicotinoïdes a été maintenu, à cause de l'imidaclopride et du thiaméthoxame, alors que pour l'acétamipride, clothianidine et thiaclopride la Commission dispose désormais d'une bonne connaissance.
La Commission a également revu certaines limites maximales acceptables de détection des méthodes de surveillance. Les nouvelles informations écotoxicologiques concernant les antibiotiques macrolides clarithromycine et azithromycine et les néonicotinoïdes imidaclopride, thiaclopride et thiaméthoxame, l'ont en effet amenée à réviser la concentration prévue sans effet pour ces substances. Les limites maximales acceptables de détection passent ainsi de 90 à 19 nanogramme/l pour les antibiotiques macrolides et de 9 à 8,3 nanogramme/l pour les néonicotinoïdes.
Le phytosanitaire Méthiocarbe, le 17-alpha-éthinylestradiol (EE2) (oestrogène synthétique notamment utilisé dans des contraceptifs), le substitut hormonal 17-bêta-estradiol (E2) et son produit de dégradation le 17-bêta-estradiol restent également dans la liste.
Trois nouveaux candidats
Trois nouveaux candidats font leur entrée : l'insecticide métaflumizone et les antibiotiques amoxicilline et ciprofloxacine. L'arrivée de ces derniers s'inscrit dans la cadre de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.